La légende de Noar

La légende de Noar

Chapitre 1


chapitre 1

J'ai réussi ! voilà mon 1er chapitre !

 

Chapitre I

 

     

Lorsque je me réveille, je ne retrouve pas la douceur de mon matelas ni la compagnie de mes frères et sœurs. En effet j’ai passé la nuit au pied du vieux chêne qui pour des raisons inexplicables ne perd plus ses feuilles en hiver. Mon père dit qu’on ferait mieux de le couper, ça nous ferait du bois pour notre cheminée. C’est vrai qu’on meurt de froid ces temps si et pourtant je passe mes nuits dehors. Je ne veux pas croire ce que me dit mon père. Je pense plutôt que cet arbre ne perd plus ses feuilles car ma mère est enterrée là, sous ce chêne. Oui ma mère est morte, une pneumonie. Je ne veux pas qu’on coupe cet arbre, il est tout ce qu’il me reste de ma mère. Il ne perd plus son feuillage depuis sa mort. C’est un signe, je ne peux pas le nier.

-Tu as encore passé la nuit dehors, tu veux finir comme ta mère ou quoi ? Il porte un verre à sa bouche et ferme la fenêtre.

 C’est mon père quoi. Enfin mon beau-père tout comme je n’ai pas réellement  de sœur. Il y a quatorze ans mes parents ont divorcé, mais j’ai eu de la chance que ma mère épouse mon beau père, Joey, avant de mourir. Sinon, je serais parti à l’orphelinat qui est encore plus pauvre que chez moi.

Mon père lui est partit habiter de l’autre côté de la ville si bien que je ne le vois que lors de rares occasions. Il a eut une fille, Iris, avec une illustre inconnu qui est morte à l’accouchement. C’est pourquoi je me retrouve avec une demi-sœur qui a presque le même âge que moi. J’ai deux autres demi-frères, James et Ike, ils sont nés de l’union de ma mère et de mon beau-père Joey. James a onze ans et Ike six.

Je me lève, malgré le fait que j’aime me blottir entre les racines dub chêne, et me lance en courant jusqu’à l’orée de la forêt.

Ainsi, je me réveille en douceur en même temps que le bois.

Je reste là longtemps assis dans le pré devant la grandeur des arbres qui se dressent devant moi. Je me relève enfin et me retourne pour rentrer chez moi. Je commence sérieusement à avoir faim. Je ne sais pas combien de temps j’ai marché mais j’ai du faire un sacré détour pour rentrer à la maison. Il est déjà dix heures. C’est normal que je sois distrait, aujourd’hui à quatorze heures précises, Ilda Cookers choisiras au hasard deux bouts de papier avec les noms d’un garçon et d’une fille du district sept. Ils participeront au Hunger Games.

Je passe le pas de la porte et sens une odeur inconnue. Une odeur sucrée que je ne connais que parce que je la sens tous les ans le jour de la moisson. C’est l’odeur des pancakes. Ma mère faisait toujours l’effort de cuisiner des pancakes ce jour pour que, si jamais un de mes frères et moi venait à être sélectionné pour participer aux Hunger Games on aurait quand même pu assister à un bon repas de famille. Depuis qu’elle est morte c’est Olga, une ancienne amie de ma mère, qui vient nous les cuisiner.

-A table ! Crie-t-elle

Mes deux frères et moi nous précipitons dans la cuisine où nous attend une pile de cinq pancakes. Trois pour mes frères et moi et deux pour mon père et Olga.

-Tu as combien de papiers avec ton nom dessus Shelk ? demande James

Shelk c’est moi, je me nomme comme ça en hommage aux arbres de la forêt. En effet mon nom veut dire saule en une langue qui n’existe plus et que je ne connais pas.

-On ne pose pas ce genre de questions James, déclare Olga.

- Huit, je réponds, mais ne t’inquiètes pas James, j’ai très peu de chance d’être tiré au sort. Notre district est grand, il y aura des milliers de papiers dans la boule, aucune chance que ça tombe sur moi. Je suis

sûr qu’on se reverra ce soir devant la télé à regarder le résumé de la moisson, tous ensemble.

-J’espère, lâche Ike en engloutissant la fin de son pancake.

-Vas t’habiller maintenant ! ordonne Olga.

          Ike quitte la cuisine, James sur les talons, tout les deux en pyjama.

-Tu as bien fait de ne pas leur dire la vérité, ils sont si jeunes.

C’est vrai, je leur ai menti, je n’ai pas huit papiers mais trente-quatre. Des tesseraes, voilà ce qui m’a couté tant de papiers. Une tesserae équivaut à un échange. Si on achète une tesserae, on reçoit une ration de blé et d’huile chaque mois pendant un an. Bien sur cela à un pris. En contrepartie, notre nom est inscrit sur un papier qui sera ensuite mis dans la boule le jour de la moisson. J’ai acheté beaucoup de tesseraes afin de garder ma famille en vie.  Nous le savons tout les deux mais je ne voulais pas les inquiéter. Comme le dit Olga, mes frères sont si jeunes.

-Je t’ai mis ton pantalon et ta chemise sur ton lit, tu ne…commence-t-elle.

Mon beau-père arrive, il prend un flacon d’alcool et le renverse sur son pancake. Comment peut-il boire avec le peu d’argent que nous gagnons ? Comment peut-il ruiner l’existence de ma famille pour sa seule dépression ? J’ai honte de lui mais je l’aime pour le temps qu’il a pu passer au chevet de ma mère lorsqu’elle était souffrante. Il restait assis à coté du lit jours et nuits pendant des semaines. Il n’allait même plus à l’imprimerie, tellement il l’aimait.

Je me souviens d’un jour très particulier. Mon beau-père était allé dans le salon, ce qui relevait de l’exploit. Voilà longtemps qu’il n’avait pas quitté la chambre. Il ne s’était pas lavé depuis des lustres et n’aurait pas mangé si je ne lui avais pas apporté de quoi se nourrir lorsque je rentrais de l’école. Ce jour dont je me souviens était un jour de décembre, le froid était des plus fort qu’on ai jamais connu, la neige avait recouvert toute la ville, elle était rentrée par la cheminée refroidissant la maison, ma mère était très malade et mon père dormait depuis déjà deux jours. J’étais seul pour m’occuper de James et Ike qui avaient alors respectivement sept et deux. J’avais assez de m’occuper de Ike encore bébé que l’on me demandait en plus de m’occuper de toutes la famille ! Je n’avais que onze ans ! Ce jour là, mon beau-père, Joey, était allé au salon, il avait récupéré un paquet de feuilles vierges et un stylo. Ce stylo, on me l’avait donné à l’enterrement de ma grand-mère. Il m’était très cher.  Joey remonta ensuite les marches de l’escalier et se rendit au chevet de ma mère. Pas à la même place toute fois ; ce qui marquait un évènement pour moi. D’habitude assis sur le fauteuil près de l’armoire, il s’était à présent installé sur la chaise près de la fenêtre. Il scruta un moment la neige qui tombait dans la rue puis se mit à écrire. Il écrivit de longues pages que personne n’avait le droit de lire, puis, le soir lisait à ma mère ce qu’il avait rédigé dans la journée.

Ce jour là avait marqué un tel changement que je le croyais renaître. Malheureusement, je m’étais trompé. Le jour où ma mère mourut, il jeta le manuscrit dans le feu de sorte que je ne sus jamais ce qu’il avait écrit. Il jeta aussi le stylo. Le feu fit fondre le métal et je ne pus jamais le revoir.

Vous comprenez à présent pourquoi je l’aime et en même temps le méprise.

-Joey ! Tu ne devrais pas boire ! s’exclame Olga.

-Fais ce que je veux ! lui renvoie Joey.

-Elle a raison ! Tu t’étonnes qu’on soit pauvre mais tu dépenses tout notre fric dans l’alcool. Il ne réagit pas. Tu… Tu m’écoutes ! Je… La colère m’étouffe et je file dans ma chambre.

Sur mon lit m’attend un pantalon beige et une chemise noire. J’enfile tout ça après avoir pris un bain froid. Nous n’avons que de l’eau froide à la maison.

Je me regarde dans le miroir. Je ne vois pas un homme près à se battre pour sa survie s’il est tiré au sort. Je ne vois qu’un adolescent de quinze ans, aux cheveux noirs, courts sur les côtés et en pétard devant, aux yeux vert-gris et aux sourcils épais.

Je vais dans le salon. Il est vide or mis qu’il comporte un canapé très usé aux accoudoirs troués, moelleux et sans coussins ainsi qu’une table commode, sur laquelle repose une cadre-photo de ma mère et, chose surprenante pour une famille aussi pauvre que la mienne, une télé. Nous l’avons eu à la mort de maman grâce à l’argent qui nous a été versé. Mon beau-père a préféré s’acheter une télé qui ne nous sert presque pas, à cause des coupures d’électricité tellement fréquente, au lieu de nous acheter de quoi nous nourrir le temps que j’ai mes quatorze ans pour pouvoir aller travailler. Ma mère est morte il y a trois ans, trois ans à attendre avant que l’on regagne de l’argent. Trois ans avec lequel l’argent donné aurait sufi à ne pas nous faire mourir de faim. Trois ans de misère que nous avons passé à nous nourrir de la moindre miette de pain, de la moindre tige de plante comestible ou encore du moindre petit champignon trouvé dans les bois. Trois ans de faim sans que personne ne puisse nous aider. Trois ans à prendre des tesserae. Et au lieu de ça, ce crétin de Joey à préféré s’acheter une télé !

Joey adore regarder les Hunger Games, il dit qu’il amie la façon de c’est filmé mais je sais bien qu’il a un malin plaisir à voir mourir des enfants, même lorsqu’ils sont de notre district. Je me demande comment il réagirait si un de mes frère partais pour l’arène. Serait-il horrifié, abattu ? Serait-il heureux d’avoir son fils dans les jeux dans l’espoir d’avoir plus d’argent si jamais je gagnais ? Ou serait-il heureux que je meure ? Voyons les choses du bon côté, cela ferait une bouche en moins à nourrir.

-Tu es super beau Shelk ! s’exclame Ike impressionné.

Je ne réponds pas, j’ai la tête ailleurs, je la sens mal cette moisson. Je traverse la ville, je remarque qu’il n’y a personne dans les rues. Les enfants sont chez eux avec leur mère et les pères sont au travail. Comme notre district est basé sur l’industrie forestière, les pères travaillent à la scierie, dans les bois en tant que bucherons ou à l’imprimerie. Mon père travaille dans la forêt, il coupe les arbres. Dès mon plus jeune âge, il m’a initié au maniement de la hache. Je suis plutôt doué. Quand j’étais petit mon père me fabriqua une cible et je m’entrainais à lancer ma hache de façon à la toucher en plein centre.

Maintenant la cible est cassée par le temps et je n’ai plus le loisir de m’exercer. Dans le district sept, on commence à travailler à l’âge de quatorze ans, comme ça on gagne plus vite de l’argent ce qui permet à nos mère de faire plus d’enfants et donc la population de notre district est très forte. En effet, plus il y a d’enfants, plus la production de bois est de papier est élevée. A la fin de l’année, le Président Snow, prononce un long discours puis annonce le district qui à le plus fait parler de lui cette année. Il y a trois critères. Le premier est celui de la production. Le district ayant fait la meilleure production de l’année gagne douze points. Le deuxième gagne onze points et ainsi de suite jusqu’au dernier qui ne reçoit aucun point.

Le deuxième critère est le tournois des Hunger Games, sur vingt-quatre points, même principe, le district d’où vient le vainqueur des jeux gagne vingt-quatre points, le tribut étant arrivé deuxième fait gagner à son district vingt-trois points et le troisième vingt-deux points jusqu’au premier tribut mort qui ne fait gagner à son district aucun point. Puisqu’il y a deux tributs par district, un district gagne au minimum un point et gagne au maximum quarante-sept points.

Le troisième et enfin dernier critère est sur douze points.

Ce troisième critère est basé sur les sanctions, le district ayant eu le plus de corrections de la part des pacificateurs ne reçoit aucun point et les points montent en fonction de la place des districts. Par exemple, si le district sept est le quatrième district à avoir eu le plus de sanction, il recevra quatre point.

Au final, le président additionne le total de chaque critère par district et annonce le vainqueur. Généralement, ce sont les même que pour les Hunger Games, qui gagne presque tout les ans, c'est-à-dire, les districts un, deux et quatre.

Lorsqu’un district est gagnant, il vient toujours dans ce dernier afin de faire un petit discours en son honneur. Il donne ensuite une énorme bourse pleine de pièces de monnaie aux pacificateurs. Ils sont ensuite chargés de distribuer à chaque famille quelques pièces. Généralement, le sac est si gros est tellement plein que chaque famille gagne environ une cinquantaine de pièces. De quoi tenir des mois avant de sombrer dans la misère. Enfin, le président fait savoir à tout le peuple de Panem à quel point le Capitole est généreux.  Triste mensonge malheureusement.

L’année dernière, le vainqueur avait été le district deux avec quarante-neuf points, mon district, le sept avait atteint la troisième place mais seul le premier bénéficie de la récompense. Comme chaque année, mon district avait établi une très bonne production mais les tributs étaient morts tout les deux le premier jour des jeux. Nous n’avions donc eu que trente points.

Voilà donc l’importance du travail à quatorze ans.

Je n’ai pas beaucoup d’argent malgré que je travaille maintenant mais cela me suffit pour acheter un peu de poisson à un pêcheur de la rivière. Ceux sont des gardons, c’est petit, et il n’y a pas beaucoup à manger mais c’est un repas de luxe ici. Je pose quelques pièces dans la main ridée du pêcheur.

-Au revoir. dis-je.

-Tiens, un de plus, dit-il, ça ne te feras pas de mal.

-Merci beaucoup. Je réponds d’une voie reconnaissante.

Je m’en vais et pars au centre ville. Il y a un oranger sur la place. Il offre de très beaux fruits bien juteux. On n’a pas le droit de les cueillir malgré notre faim. Je regarde autour de moi, personne. Je me risque, je cueille trois oranges et me demande si je n'en prendrais pas une quatrième lorsque :

-Venez la grande place est là ; vous pourrez installer vos caméras, j'ai fait interdire l'accès à la place, vous ne serez pas dérangée.

-Oui je sais, je sais ! Ça va être grandiose, Mickaël, vous avez bien nettoyez les boules en cristal ?

-Oui Ilda.

-Fort bien.

C'est le maire ainsi que Ilda Cookers et ses caméramans, Si ils me voient ici je vais être sanctionnés, on s’arrangera pour que j'ai encore plus de noms dans leur satanée boule. Les voix se rapprochent, elles seront bientôt là. Je cours, je interprète à quitter la place lorsque :

-Viens Shelk, rentre vite !

-Je rentre sans me poser de questions.

-Qu'es que tu fais là ? Le maire a interdit la place, demande une petite voie.

-Iris ?

-Oui on a déménagé ici avec Papa. Le maire a réquisitionné notre maison pour un nouveau pacificateur. On a réussi à gagner quelques pièces comme ça.

-D'accord. J'ai cueilli des oranges, tu en veux une ?

-Non ça va, avec l'argent, Papa a acheté du gigot à la boucherie.

-Waouh !! Je peux le voir ?

-Oui si tu veux. Il a acheté des pommes aussi.

Elle me guide dans la cuisine où une corbeille de fruits nous attend.

Je prends une pomme et je la croque

-Hum elles sont délicieuses.

-Le gigot est dans le frigo. me prévient-elle

-D’accord, je réponds.

J’ouvre le frigo, un énorme morceau de viande est entreposé dans le frigo, presque vide.

-Waouh, c’est super !

 Je n’ai jamais vu un morceau aussi gros, c’est à ce demandé si il est bien réel.

-Tu veux rester manger ce midi ? me demande-t-elle.

-Ca aurait été avec plaisir, malheureusement je dois y aller.

-Déjà ? Reste un peu Shelk s’il te plait !

-Non désolé, je…

-Au moins le temps de discuter un peu ! me supplie-t-elle.

-Je suis vraiment désolé, Iris, mais mes frères m’attendent.

-Je me retourne vers la porte et m’apprête à l’ouvrir lorsque j’entends des sanglots. Je me retourne et ma crainte se révèle. Iris est en pleure, à genou sur le carrelage. Je la prends dans les bras et la berce doucement comme lorsqu’elle était petite. Au bout de quelques minutes je l’entends murmurer :

-J’ai si peur Shelk, tellement peur, ne me laisse pas. Je t’en supplie.

Je sais qu’elle fait allusion à la moisson aussi je lui répond tout doucement :

-N’ai pas peur… tu n’as que treize ans…

Je ne vais pas plus loin, elle a très bien compris. Je continu mon étreinte encore quelques secondes puis la relâche.

-Je dois y aller maintenant.

Elle ne répond pas. Je lui colle un baiser sur la joue et m’avance vers la porte d’entrée.

-Shelk ! Attend !

-Oui ?

-Ne passe pas par là, on risquerait de te contrôler avec tes oranges.

-Alors je passe par où ?

- Suis-moi. me dit elle, les yeux encore pleins de larmes.

Elle me traine à travers la maison et me plante devant une fenêtre.

-Vas-y, saute. m’indique-t-elle.

-Je commence à engendrer la fenêtre lorsqu’Iris pars et revient avec une pomme.

-Tiens, pour la route.

-Merci beaucoup.

Je finis d’engendrer la fenêtre et me voilà dehors avec deux oranges et une pomme ainsi qu’un sac remplie de poissons. La rue donne sur la place est et parallèle à celle d’où je suis venu.

-Au revoir ! on ce retrouve ce soir !

Je m’élance dans la rue.

-Shelk !!

Je me retourne et je la vois, accoudée à la fenêtre :

-Joyeux Hunger Games ! me lance-t-elle avec un grand sourire.

Je lui renvoie son sourire et rentre chez moi.

Je dépose les poissons sur la table et coupe les oranges. Je répartis les quartiers en trois tas égaux. Je laisse la pomme pour Olga. Je mange mes quartiers et prends les pépins. Dans le pré derrière la maison, je creuse un trou et y dépose les graines. Je rebouche et prends un sceau dans la cabane de mon frère. Je cours chercher de l’eau à la rivière. La rivière coule juste derrière le pré si bien que tout le champ n’appartient qu’à nous. En effet, personne ne vit derrière la rivière, c’est interdit et puis personne ne sait nager au district sept ; nous n’avons donc personne pour réclamer le pré si ce n’est le gouvernement mais il semblerait qu’il ce soucie peu d’un malheureux champ.

J’arrive donc à la rivière où le clapotis de l’eau est merveilleux. Tel un carillon, le son des vaguelettes me rappelle que je n’ai rien bu depuis deux jours. Je n’en peux plus. Je me penche et avale goulument quelques gorgées d’eau. Elle est très fraiche. De ma maison, je peux voir la montagne d’où s’écoule la rivière. D’après Joey, c’est la direction du Capitole.

Je remplis mon sceau et pars arroser mes graines. Avec un peu de chance, on aura un oranger dans quelques années.

Il est maintenant midi. Je n’ai aucunement envie de manger avec ma famille que je risque de perdre dans si peu de temps.

Je décide alors de me rendre de l’autre côté de la rivière. Je longe cette dernière et arrive à un passage peu profond où je m’aventure sans craintes. Ce n’est pas la première fois que j’empreinte ce passage et je sais qu’il est sécurisé. Sur l’autre rive se dresse une forêt de séquoias. Je m’aventure alors dans la pénombre de la forêt et inspecte les alentours. On ne voit presque plus le ciel derrière le feuillage touffu des arbres géants et ainsi je mets quelques temps à retrouver l’arbre que je cherche. En haut de l’arbre, ce trouve une petite cabane que j’ai construits avec mon ami William il y a maintenant quatre ans, et où j’aime passer mes journées. De la haut, on voit tout le district. J’ai trouvé cet endroit un jour d’automne, j’avais décidé de m’aventurer dans la forêt de séquoias dans l’espoir de trouver à manger. Mes parents avaient divorcé et ma mère était clouée au lit. C’est là que j’ai rencontré William. Il me fit monter dans son arbre et me fit visiter sa cabane. Je n’en revenais pas, il y avait tellement de choses…

-Waouh, disais-je, époustouflé, on dirait que tu vis ici !

-C’est le cas.

-Comment c’est possible ?

-Il y a eu un incendie chez moi il y a trois ans. Toute ma famille est morte dans les flammes sauf moi. Je ne savais pas ce que l’on allait faire de moi alors je me suis enfuit et je suis passé pour mort, consumé aux yeux des pacificateurs. Après, je me suis installé ici. Il y a au moins un avantage : je suis libre et j’échappe aux Hunger Games !

Je ne pouvais m’empêcher de sourire, échapper aux jeux de la faim, c’était mon rêve.

Voilà comment j’ai rencontré William et que notre amitié est née.

Je monte alors à l’échelle qu’il a construite et arrive en haut, seul.

C’est étrange, William n’est pas là. Que c’est il passé ? L’aurait on trouvé finalement ?

Je commence à paniquer. Les pacificateurs m’ont peut-être vu monter et m’attendent en bas pour me sanctionner gravement. S’aventurer dans la forêt derrière la rivière est passable de la peine capitale. C’est clairement écrit. Je commence à fixer la cime des arbres afin de trouver un moyen de m’échapper lorsque je vois un détail. La grande place. Elle grouille de pacificateurs. Ce détail me rappelle que l’ensemble des autorités se trouve sur la grande place et que je suis certainement seul dans la forêt. Et puis, William a très bien pus aller se balader dans la forêt, après tout il est libre ici. Cette hypothèse ne me parait pas si absurde que ça en fin de compte. Je m’allonge alors sur un tas de mouse qui fait office de lit est commence à dormir. 

Ding-Dong, Ding-Dong, Ding-Dong…

Les coups de la cloche me font sortir de mon sommeil.

Treize coups.

Il est treize heures !

Je me lève brusquement, descend de l’arbre et cours vers la grande place.

Là, m’attend une longue queue d’enfants de douze à dix-huit ans qui vont se faire piquer. Les seringues sont grosses et les infirmières, si l’on peut appeler cela comme ça, ne sont pas tendres. Je me place derrière une jeune fille rousse. Je la reconnais, c’est Elena. Elle va avoir quatorze ans dans dix-neuf jours. Si elle est tirée au sort, on lui enverra peut-être un gâteau d’anniversaire dans l’arène. C’est déjà arrivé. Les juges avaient envoyé un gâteau en trois pièces. Sur le sommet, de belles framboises en cercles et au second étage, des meringues. Elles étaient bien pointues et s’élevaient très symétriquement. Elles étaient parfaites. Trop parfaites peut-être. Trop heureuse, la fille qui avait reçu la pâtisserie ne se soucia de rien et croqua à pleines dents dans la meringue. Quelques secondes plus tard, elle s’écroulait par terre et le canon retentissait pour signaler qu’elle était morte. C’était arrivé il y a environ dix ans, peut-être moins. Je n’étais pas très vieux et pourtant le Capitole me forçait déjà à regarder cette émission stupide. Evidement je n’ai pas le droit de le dire, je condamnerai tout mes proches et moi-même à une mort certaine.

Je suis donc devant cette fille rousse qui finira peut-être empoisonnée par des meringues. Cette fille, c’est la nièce du patron de la scierie. Evidement elle est assez aisée. C’est certainement pour cette raison qu’elle a pu s’offrir cette magnifique robe à paillettes sur les manches.

De magnifiques fleurs roses sont cousues au niveau de sa poitrine. Les pétales de ces roses tombent vers le bas de sa robe. Ses cheveux sont noués dans un chignon parfait ce qui la fait paraître bien plus vieille.

-Suivant ! Tonne la voie d’une femme.

Je ne l’ai pas remarqué mais je suis déjà devant cette femme tout de blanc vêtue à l’uniforme impeccable, sans aucun plis ni même son collier doré de travers. Elle est assise sur une chaise derrière une immense table où il n’y a rien or mis un carnet et un stylo.

-Ta main ! Continue-t-elle.

Je lui tends à contre cœur. J’ai à peine le temps de penser à autre chose que l’aiguille s’enfonce déjà dans la chaire de mon indexe. Elle applique ensuite ma phalange sur son carnet et demande :

-Ton nom ?

-Shelk Awüston.

-Très bien, tu peux y aller.

Sa voie est dure est froide, elle me fait frissonner. Je me range parmi les enfants de mon âge.

Une fois tous les enfants rangés, Ilda Cookers, et son célèbre caniche vert pale dans ses bras, s’avance sur l’estrade. Elle porte sa traditionnelle perruque ronde avec des boucles qui lui tombent sur les épaules et trois grandes tresses violettes tombent au niveau de ses cuisses. En plus de sa perruque rouge vif, elle porte un tailleur vert acide et des talons bordeaux. Beaucoup de maquillage bien sur si bien que je me demande même si elle est humaine. Elle avance en se dandinant sur l’estrade et dépose son caniche « petit pois » dans un panier avec cousin bleu nuit. Je lui ai donné ce surnom la fois où je l’ai vu pour la première fois il y a trois ans en raison de sa petite taille et de sa couleur. Ilda Cookers s’approche du micro est commence son petit discours « personnel » comme elle le dit si bien, même si tout le monde sait qu’elle ne fait que répéter ce que le Capitole lui demande de dire.

-Bienvenu, bienvenu…Bienvenu et joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable !!! Cette année j’ai composé un petit discours tout droit venu de mon cœur. Vous pouvez applaudir !

Silence. Un clappement, elle s’applaudit elle-même.

-Bien ! S’exclame-t-elle. Cette année nous allons sélectionner un jeune garçon et une jeune fille afin qu’ils participent aux quarante-deuxièmes Hunger Games. Vous ne trouvez pas que c’est une merveille ?

Silence.

-Parfait ! Maintenant passons au tirages ! Mais soyons galantes ! Les dames d’abord !

Elle enfile un gant blanc et plonge la main dans le bocal contenant les noms féminins. Elle tâtonne pendant au moins vingt secondes le cristal du bocal avant d’en sortir un seul et unique papier. Une malheureux papier comme tous les autres, même taille, même poids, à l’exception du nom qu’il comporte. Un papier qui va changer la vie d’une personne ici. Un papier dont personne ne veut.

Ilda Cookers se replace au centre de  l’estrade et annonce fièrement :

-Iris Awüston !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       

 

 

 

 

 

 


23/12/2013
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