La légende de Noar

La légende de Noar

Chapitre 3


Chapitre 3

Chapitre III

 

 

 

 

 

 

Une odeur de rose envahit la pièce, l’homme, que je ne distingue pas bien, nous invite à nous installer sur le divan et nous demande de l’écouter très attentivement.

Ce qu’il va nous dire est de la plus haute importance nous dit-il.

Ça voix  est dure comme la pierre et froide comme la neige de Novembre.

-Sortez Mlle Cookers. Ordonne-t-il.

Ilda s’exécute avec un petit air plaintif.

L’homme sort à présent de l’ombre et ouvre un rideau, je le vois à présent, le Président Snow.

- Asseyons-nous.

Nous obéissons sans la moindre question.

Pourtant, je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’il fait là. Aurait-il coutume de rendre visite aux tribus avant de les voir mourir dans l’arène. Je ne crois pas. Mais alors que fait-il ici ? J’essaie de passer en revue toute les actions que j’ai pus faire ces derniers temps. Je me rends vite compte que je n’ai rien fait. A moins que ? Serait-il possible qu’il m’ai vu voler des oranges ce matin ? Ou autre chose, il est vrai que je ne vole pas que des oranges, et de loin, cependant, quelque chose m’intrigue. Il y a des pacificateurs au district sept, alors pourquoi n’ai-je pas été punis par les pacificateurs ? Non ça ne colle pas, si le président est là, en personne, c’est que l’information est capitale.

- Vous êtes contents de vous ? demande le Président.

- De quoi voulez vous parler monsieur ?je demande.

- Votre petit numéro m’a profondément atteint. Vous n’êtes pas à la tête de Panem, vous ne savez pas ce que peux causer une si petite offense. Votre caprice sur la place n’est pas passé inaperçu auprès de mes conseillers.

- Mais nous sommes de la même famille ! Comment aurions nous pu réagir ? S’exclame Iris.

- Ne recommencez pas votre petit jeu ! Tonne-t-il.

- Vous voyez ! Vous n’êtes pas capable de répondre à ma question ! Vous …

- Arrêtes Iris par pitié ! C’est le président ! Tu n’as pas le droit ! Je la fusille du regard et je réussis à la faire taire.

-Bien… Je continus, votre caprice n’est pas passé inaperçu au Capitole et comme vous le savez, toutes les moissons sont retransmises dans chaque district, ce qui signifie que ce qui c’est passé sur la place ce matin va être diffusé sur toutes les télévisions de toutes les maisons de Panem. Et c’est ainsi que tout le peuple se soulève. Je sais pertinemment que personne n’aime voir un enfant de douze ou treize ans être tiré au sort. Seulement une comédie comme la votre ne fait qu’attiser les souffrances de chacun et c’est d’autant plus pénible que vous m’agissiez fortement tout les deux.

Je frissonne à l’entendre, ses lèvres gonflées lâchent ses mots avec un tel mépris, cette odeur de rose me donne un haut le cœur et je reste pétrifié devant son regard de serpent.

- Pourquoi ne pas arrêter de les diffuser tout simplement ?

- Nous ne pouvons pas. Les moissons doivent être vues de tous et de toutes. C’est pourquoi je vous demande de cesser cette comédie infantile et de paraître un peu plus… Courageux.

- Comptez sur nous. Dis-je.

- Et si nous ne respectons pas votre choix, demande Iris, non par volonté d’ébranler Panem mais…

- Par souffrance ? La coupe-t-il. C’est très simple Mlle Awüston, je ne reculerai devant aucune sanction à votre égard. De plus, je ne crois pas que vous ayez pris un très bon départ afin de me satisfaire.

Il se dirige vers la porte, enclenche la poignée et murmure une dernière phrase :

- Ça avait au moins le mérite d’être convainquant. Un dernier pli sur son visage et il disparait dans la ruelle.

Je regarde ma sœur, elle est médusée. Je m’approche de son oreille :

- Allons retrouver Ilda.

Nous traversons quatre compartiments tous plus luxueux les uns que les autres, canapés de velours rouges, télévisions, miroirs d’argents, vases en porcelaines et couverts en argents. Nous trouvons Ilda en pleine discussion avec un homme vêtu d’un chemisier blanc et d’une veste noire ainsi que d’un pantalon bordeaux.

- A vous voila ! S’exclame l’homme.

- Les enfants je vous présente Marks. C’est votre mentor, il a gagné il y a huit ans ! S’écrit Ilda, elle nous adresse un sourire puis pars se vernir les ongles devant le miroir, au fond du compartiment.

- Bonjour. Dis-je, maussade. Je viens m’assoir sur le divan avec Iris.

- Alors c’est vous les tribus du sept ? C’est drôle je ne pensais pas que vous seriez comme ça cette année.

- Si ça vous dérange on peut vous laisser avec Ilda. Crache Iris.

- Non merci ! Entre nous, le maquillage c’est pas mon truc.

- Voilà au moins un point où on va être d’accord. Je m’esclaffe.

Ilda se retourne, choquée.

- Ecoute, si tu veux rester en vie, il va falloir qu’on ait plus que ça comme point commun.

- Votre but c’est quoi en fait ? Parler vernis et bijoux ? Parce que sinon une chèvre nous sera plus utile ! S’écrie Iris.

 Je le trouve sympa, moi, Marks. Je ne comprends pas pourquoi Iris s’en prend à lui de cette façon. Peut-être est-elle décidée à s’en sortir, peut-être que la menace du Président l’a forcée à être plus courageuse, peut-être est-elle tout simplement devenu une femme.

- Moi je t’aime bien. Lui réplique Marks. Tu m’a l’air d’une fille forte et ça me plait ! On vous a expliqué le principe des sponsors ? Toi, tu feras un malheur dans les robes de ton styliste, tu seras magnifique.

Iris rougit, trop de compliment à la fois je suppose. Il est vrai qu’on ne lui a jamais dit qu’elle était forte, ni même magnifique. Enfin, il n’y a que moi et mon père qui lui faisions ces remarques.

- Vous n’allez pas en croire vos yeux ! Nos stylistes sont si géniaux que ça ? demande ma sœur.

- Vous ne serez pas déguisés en arbres si c’est ce que tu veux savoir.

Elle hoche la tête en signe d’approbation.

- Bien ! Nous ne serons dans le train qu’une journée et une nuit, nous serons au Capitole demain vers onze heures. Je vous conseillerai demain matin, aussi je veux que vous soyez levés à neuf heures.

Pour l’instant nous…

- Allons visionner le résumé de la moisson ! S’écrit Ilda.

Marks parait frustré :

- J’allais le dire, grommelle-t-il.

Marks est un homme assez grand, musclé et qui ne semble pas avoir sombré dans l’alcool ou la morphine. Ses cheveux sont noirs de jai , ses yeux sont verts et son visage est fin et bien tracé. Il a la peau mate et les dents extrêmement blanches. Iris doit le trouver très beau car elle ne le lâche pas des yeux.

Ilda s’assoit près de nous sur le divan et allume la télé.

Là Caesar Flickerman, le présentateur télé nous informe que les jeux commenceront dans exactement une semaine et que pour l’instant, l’heure était venue de montrer à tous les districts, les tous nouveaux tributs.

La moisson du district un commence. Sans surprise, deux enfants de dix-sept ans sont choisis. Ils sourient, montrent les dents, la foule les acclames, ils ont été préparés toute leur vie. Le garçon est très musclés et son regard me laisse présager qu’il tuera n’importe qui se trouvera sur son chemin.

- Je n’aurai pas de pitié ! S’écrit-il en derniers mots d’adieux.

La moisson du un se termine et laisse place à une présentatrice du deux, complètement excitée, qui appelle elle aussi deux enfants pratiquement majeurs.

Les retranscriptions se succèdent jusqu’à notre tour, on nous y voit faire notre petit « caprice ». Heureusement, je fais bonne impression puisque je ne pleure pas. C’est déjà un début.

Marks parait surpris. Il regarde Iris, puis la télé, puis Iris, puis la télé et ainsi de suite jusqu’à la fin de notre moisson. Il fixe alors la fille qui lui a tenue tête et me regarde en attente d’une explication.

- Je ne sais pas, dis-je, j’avoue que je suis aussi surpris que toi.

Il la refixe obstinément, et elle éclate de rire.

- Quoi ! Qu’es qu’il y a ? Pourquoi tu me fixes ? 

- C’est pas possible !

- Mais de quoi ?

- La petite fille de la moisson, celle qui a fondu en larme, c’est toi ?

- Ben… oui ! Répond-elle, confuse.

- Mais tu n’a rien d’une fille pleurnicharde ! Tu m’as tenue tête tout à l’heure !

- Elle a même manqué de respect à Snow ! Ajoutais-je.

- Hein ? Quand ça ?

- Tout-à l’heure, dans le train. Soudain je sais que j’ai fait une bêtise. Je n’aurai pas du parler de l’entrevue du Président à Marks. Tu n’étais pas au courant ?

- Non que c’est-il passé exactement ?

- Ou la la, il faudra se méfier de lui je pense ! Qu’en pensez-vous ? demande Ilda.

- Oh oui je pense, répond Marks sans avoir la moindre idée de qui elle parle. Il nous jette un regard plaintif.

- Désespérant. Dire que je la supporte depuis huit ans. Souffle-t-il.

Nous éclatons de rire tous les trois et repartons sur notre sujet.

- Alors, que c’est-il passé ?

- Alors en fait… commençons-nous en même temps Iris et moi.

- Vas-y continue Iris.

- Ok Shelk. Alors, en fait, le président Snow est venu nous voir tout à l’heure en rentrant dans le train.

- Et que voulait-il ?

- Il n’a pas apprécié la moisson du district sept. Répondis-je

- Non il n’a pas aimé que je pleure et que tu sortes de ton rang. Il a peur que les autres districts sortent de leurs rangs eux aussi.

- Je vois. Dit Marks, pensif.

Je ne peux m’empêcher de penser que Marks a du être confronté à ce genre de situation. Il comprend trop vite, qu’a-t-il fait ?

- Et qu’as-tu dit ? Continue-t-il.

- Je lui ai dit que nous étions de la même famille et je lui ai demandé comment nous aurions pu réagir. Il a répondu de ne pas recommencez mon petit jeu, j’ai pensée qu’il évitait ma question et qu’il n’était pas courageux de ne pas être capable de répondre à ma question.

Marks reste stupéfait, pétrifié telle une statue de cire, cependant un petit sourire se dessine sur son visage faisant apparaître petit à petit ces magnifiques dents blanches.

- En effet, tu as du cran. Jamais je n’aurais osé lui dire ça. Je ferais paraître ce côté de toi aux sponsors. Compte sur moi. J’aurais tellement aimé voir ça !

- De quoi ? Demande Ilda. Es-ce que c’est moi où j’ai entendu le nom de notre cher Président ?

- Il serait temps de vous en apercevoir !

- Ah bon ? Que lui voulez-vous ?

- Nous disions qu’il était très généreux de nous offrir une chance de participer aux jeux. Je réponds.

- Ah…Elle semble perplexe mais je me dis qu’elle préfèrera la première option afin de soulager son cœur.

- Très bien, allez-vous habiller tous les deux ! Nous passons à table dans une heure !

- Mais nous n’avons pas besoin d’une heure pour nous préparer !

-  Tutute !! Pas de discussion ! Aller, aller au travail ! Iris, ma chère enfant, voudras-tu que je t’aide à te coiffer ?

Nous échangeons un regard, elle me demande de l’aider c’est certain.

- Je lui ferais la coiffure de notre nourrisse, merci quand même Ilda.

Assez attendu, nous sortons du compartiment, refermons la porte et éclatons de rire. Depuis que nous sommes rentrés dans le train, Ilda ne fait que remettre sa perruque en place.

- Elle doit-être trop grande pour elle ! S’esclaffe Iris.

- Ou alors sa perruque tombe tant elle est contrariée par notre attitude !

Nous rions de bons cœur puis je me dis qu’elle est là pour nous, c’est une des rares personnes avec qui nous pourrons parler avant de mourir alors je pense qu’un peu de respect serait le bien venu.

- Pauvre Ilda tout de même. Dis-je.

- Tu as raison, on va tacher de se montrer gentils, elle n’est pas méchante avec elle alors on va faire de même tu ne crois pas ?

- Si bien sur. Bon allons nous habiller sinon elle va crier au scandale.

Elle sourit et nous rentrons chacun dans notre cabine.

C’est plus un appartement qu’une cabine à vrai dire. Le lit est double, je me demande pourquoi, il y a même une salle de bain avec une baignoire en marbre et de petites bougies, rouges, roses et violettes trônent  sur son rebord.

Une glace prend toute la place d’un mur et l’évier se tient, calé près d’un grand chandelier en or.

J’allume le chandelier et les bougies puis me déshabille.

Je fais couler un bain brulant et me glisse dans l’eau. Une odeur de rose se répand dans la pièce. Une odeur de rose, poignant, violente, comme l’odeur du président.

Je me relève, arrose les bougies et inonde la pièce. Paniqué ! Je suis paniqué. C’est un coup du président. Un courant d’air frais se mêle à l’odeur de rose. Snow ! Il veut nous faire payer, nous tuer avant d’entrer dans l’arène, nous pousser au désespoir.

- Iris !

 J’enfile un peignoir et cours jusque dans sa cabine. Pas de bruit.

- Iris !

Je toque à la porte de la salle de bain. Rien.

Je presse la poignée et m’engouffre dans la pièce.

Elle est là évanouie dans son peignoir blanc. Je me jette sur le carrelage, attrape sa tête et la pose sur mes genoux.

- À l’aide ! Quelqu’un par pitié ! Iris réveille toi ! De grosses larmes perlent mon visage, un cri déchirant sort de ma bouche.

J’entends des pas. Ils se pressent de plus en plus vite.

- Shelk ! Qu’y a-t-il !

L’odeur de la pièce s’intensifie  et je sombre dans un sommeil envoutant.

 

Je me réveille, une odeur flotte dans les airs. Je tourne la tête à la recherche d’une éventuelle rose. Heureusement il n’y a rien. Je suis dans une pièce toute maculée de blanc avec pour seul compagnie, un lit et une table de nuit. Je relève le torse et m’assoit sur mon lit. L’odeur reste stable. Elle ne s’accentue pas, au contraire, elle diminue. J’ai à peine le temps de remarquer que c’est une odeur de menthe, qu’elle disparait.

Je suis fatigué, j’ai faim et je suis apeuré, la fatigue prend le dessus et je me rendors la tête dans l’oreiller.

 

Je me réveille à nouveau, le paysage défile toujours derrière la vitre.

Il fait très sombre, la nuit doit-être tombée depuis au moins deux heures. Mais qu’elle importance. Il n’empêche que le seul éclairage de la lune m’apaise. Je me sens vraiment mieux, j’aperçois toutes sortes de médicaments et une perfusion à côté de moi.

Je tire le drap qui me recouvre et sort de mon lit. Une simple blouse m’enveloppe des pieds à la tête. Je suis pieds nu. Le carrelage est froid et j’en frissonne. J’avance comme un automate, enclenche la poignée et me faufile dans les autres wagons. Ce doit-être compartiments de fin de train car je n’y ai jamais mis les pieds. Cependant, j’aperçois une porte entrouverte. Je jette un coup d’œil, la pièce est vide. Je m’aventure à l’intérieur dans l’espoir de pouvoir prendre un bain est de pouvoir enfiler de vrais vêtements. Je n’ose pas retourner dans ma cabine de peur de ressentir une odeur de rose où de revoir Iris allongée dans la salle de bain. Iris, c’est vrai, où est-elle qu’on-t-il fait d’elle ? Je me rassure en me souvenant que nous sommes tributs et qu’aucun mal physique ne peut nous arriver avant les jeux. Je prends un bain, me frotte de partout, me glisse dans un peignoir et par à sa recherche. Par instinct, je repars dans la direction de ma salle de soin. Peut-être est-elle dans une cabine voisine. J’ai vu juste, par la fenêtre de la porte, je peux la voir, endormie, le regard rêveur mais toutefois les mains crispée contre les draps. Je décide d’entrer mais lorsque je rentre, une sirène s’actionne. Le train se stoppe net si bien que je suis propulsé contre le mur. Une femme accoure, à son grand soulagement, elle constate que ce n’ai que moi. Elle me demande tout de même de sortir et me traine par le bras jusqu’au compartiment où se trouve Marks et Ilda.

- A te voilà ! s’exclame non mentor, que c’est-il passé ? Raconte-moi tout.

- Nous ! S’empresse de rectifier Ilda, raconte nous tout.

J’invente une histoire complètement idiote où Iris aurait glissée et qu’elle se serait cognée la tête contre le carrelage et que j’aurais glissée à mon tour en me précipitant dans sa chambre lorsque j’ai entendu son cris.

Ilda paraît rassurée. Elle soupire en me disant que nous sommes maladroits et regarde sa montre.

- Oh ! Tu es en retard ! Tu as raté le diner. 

- Quel heure est-il d’ailleurs ?

- Exactement 3h17 du matin jeune homme.

Trois heures dix-sept. Se pourrait-il que j’ai dormis aussi longtemps. J’ai la vague impression que quelque chose ne tourne pas rond.

- Mais qu’es que vous faîtes debout à une heure pareille ? Je m’écrie.

- On attendait ton réveil Shelk. Me répond doucement Marks.

- Bien ! Piaille Ilda. S’il est réveillé, je vais me coucher ! Pas croyable de se présenter tant en retard… grommelle-t-elle en sortant du wagon.

Je n’en reviens pas. Elle a attendu tout ce temps pour juste me dire que j’étais en retard. Voila à quoi ressemblent les états de chocs d’Ilda. Ce n’est vraiment rien à côté de ce que nous vivons dans le sept.

- Et si tu m’expliquais ? demande Marks.

Je ne sais vraiment pas par où commencer. Depuis la visite du président ? Non, je l’ai déjà mis au courant. Et si je commençais par l’odeur des bougies ?ça parait être un bon début. Je me lance et lui dévoile tout : les bougies, les cris la peur ainsi que l’odeur de rose,  Iris allongée sur le carrelage de la salle de bain, dans son peignoir blanc. Il me dit d’aller me coucher et je lui obéis sans continuer à penser à ma petite sœur, elle qui n’est pas réveillée, elle que je dois protéger.

Je m’enfonce dans la chaleur de ma couette et ne peux m’empêcher de me relever pour aller fermer ma porte à clef et vérifier la salle de bain. Je noie les bougies par précaution puis retourne dans mon lit. Je regarde le plafond pendant longtemps, très longtemps. Les images de ma famille reviennent dans mes yeux. Soudain, mes yeux se ferment et certaines images se dessinent sur mes paupières. Je revois la mort de ma mère, sa main accrochée à la mienne soufflant ses derniers mots, atteignant à peine mes oreilles. Les veines de ses bras ressortent, son visage pali puis ses yeux se perdent dans la brume de l’éternité. Je me vois la poursuivre vers la forêt, elle a pris la forme d’une biche et court jusqu’à s’éteindre dans un éclat de lumière aveuglant.

Ilda vient d’allumer la lumière et me commande de me préparer pour le petit déjeuner. Il est vrai que je n’ai rien mangé depuis hier matin.

Elle me signale aussi que la foule sera sur nous dans quatre heures.

Je m’habille d’un polo bleu marine et d’un pantalon noir avant de franchir la porte de ma chambre et d’aller manger. Iris et Marks sont déjà présent. Je me précipite vers ma petite sœur, l’enlace, lui caresse ses cheveux blonds, l’embrasse, je crois qu’elle doit étouffer car elle commence à haleter. Je la relâche peu à peu et nous nous expliquons la situation, elle me dit qu’elle aussi a sentie l’odeur des bougies mais qu’elle c’est évanouie presque aussitôt.

-Nous serons au Capitole dans quatre heures, lui dis-je.

Elle ne parait pas étonnée :

-Je sais, marks m’a tout expliqué.

Je me sens idiot, je viens de tout lui expliquer alors qu’elle venait de l’apprendre par notre mentor.

-Tu veux manger quelque chose ?

-Oui j’avoue que j’ai le ventre vide.

Je commence a tartiner une tranche de brioche avec une confitures roses dont je ne connais pas la saveur, cela n’empêche que c’est délicieux. Nous continuons a discuter tandis que je me gaves de petit sablés et autres pâtisseries. Je bois au moins trois bols de chocolat chaud avant de poser une question qui me parait plus qu’intéressante quoique banal j’imagine :

- Comment allons-nous survivre ?

Marks ne parais pas surpris mais fronce tout de même les sourcils :

-Ta questions est vaste Shelk, parles-tu d’un combat, des plantes comestibles, de comment se trouver un abri ou de comment survivre à l’horreur du Capitole ?

-Comment se trouver un abri, faire du feu, manger…

-Je vois…, il avale une gorgée de jus de pommes, commence déjà par faire alliance avec ta sœur, vous pourrez ensuite vous arranger pour faire des tours de gardes la nuit, tachez de ne pas vous faire tuer la première journée et cherchez un point d’eau.

-Et si l’arène est un désert ? demande Iris.

-Alors je me débrouillerai pour vous envoyer de l’eau ! annonce-t-il fièrement. Néanmoins, un peu d’eau, un couteau ou un médicament coute très chers et ce n’est pas moi qui paye. Ce sont les sponsors ! Le principe est simple : vous vous faites remarquer lors des interviews ou des évaluations devant les juges par exemple et vous vous faites aimer. Alors souriez, affichez votre plus beau sourire et faites semblant d’apprécier la foule. Haha vous n’y pensiez pas hein ?

Il se met à rire devant nos mines confuses. C’est vrai quoi, on m’avait dit que les Hunger Games étais un jeu mortel pas un concours de beauté. Je ne peux m’empêcher de sourire, ma mère me disais toujours que j’avais un sourire éclatant, si je dois me faire aimer par le public alors j’ai peut-être mes chances.

-Donc, reprend notre mentor sérieusement, les sponsors me donnent de l’argent et je vous achète ce dont vous avez besoin. Le tout arrive par parachute. Il affiche un visage radieux. Allez vous êtes beau et super sympa alors ça ne devrai pas poser de problèmes, entre nous vos styliste de cette année ce sont surpassés à ce que j’ai cru comprendre.

Sinon quels sont vos atouts ?

Je regarde ma sœur, je sais qu’elle ne sait pas magner d’armes mais je la connais bien et elle est très maligne et mature pour son âge malgré qu’elle soit un peu fragile. Ne pas avoir vu sa mère la rendu très émotives ce qui ne veut pas dire qu’elle pleure toutes les deux minutes mais je ne pense pas qu’elle pourra retenir ses larmes encore bien longtemps. Et malgré cet ensemble de qualités, je sais qu’elle ne les énumèrera pas, ce n’est pas son genre. Pour ma part c’est différent, je suis prêt à lâcher toutes mes qualités et défauts d’un coup si ça peut m’aider à avoir d’autres conseils.

-La hache me convient bien mais je me débrouille avec un couteau, je sais grimper aux arbres avec aisance et c’est à peu près tout. En revanche je n’ai aucune notion en thermes de soin et de reconnaissances des plantes comestibles.

-C’est déjà un très bon début, si on compte ce que c’est faire Iris.

Il n’approfondit pas, à l’évidence il attend une réponse de sa tribu. Iris ne dit rien, elle a très certainement compris mais ne diras rien, je le sais.

-Je suis assez habile et a comme Shelk quelques atouts avec un couteau, je sais moi aussi grimper aux arbres et j’arrive à reconnaitre les plantes comestibles, les différents champignons et je sais allumer un feu à peu près correcte.

Je n’en crois pas mes oreilles, ma sœur sait magner un couteau ! Je n’en savais rien, peut-être essaie-t-elle de se motiver en se donnant des qualités ? Il faudra que je lui en touche deux mots durant notre séjour au Capitole. Une idée me vient alors à l’esprit. Ce pourrait-il qu’elle ai décider de laisser son passé, notre passé, derrière elle pour ne le ressortir qu’après les jeux ? Ce pourrait-il qu’elle fasse voir au monde ses plus belles réussites, qu’elle vainque ses plus grandes peurs ? Ce pourrait-il qu’elle puisse gagner les quarante-septième Hunger Games ?

 

 

              

 

          

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 


24/05/2014
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