La légende de Noar

La légende de Noar

Chapitre 4


Chapitre 4

Chapitre IV

 

 

 

Une éternité. Voila le seul terme que j’ai trouvé pour qualifier ma préparation à la parade. Mes préparateurs étaient d’un ennuie profond, ils jacassaient tout le temps, rouge à lèvre, soirée au Capitole, coiffeurs et galeries marchandes. Je n’écoutais qu’à moitié et je me préparais surtout à mon styliste qui je l’espère toujours ne vas pas être aussi barbant. J’attends depuis une bonne heure que mon styliste arrive, une heure de tranquillité. Je commence tout de même à trouver le temps long, c’est étrange, à ce que j’ai pus voire, les citoyens du Capitole sont toujours à l’heure.

- On m’a dit que tu avais été parfait durant ton séjour en salle de préparation. Bonjour je suis Poenus, ton styliste.

Je sursaute, ce Poenus à l’aire gentil et il m’inspire confiance. A le voire il n’est pas habillé comme les autres préparateurs, tous sur maquillés. Laya je crois avait une coiffe tellement ridicule que je me suis demandé si elle n’était pas obligée de porter ce genre de coiffure. En y réfléchissant bien, je penses que la mode du Capitole écrase ces gens là et qu’ils n’ont pas d’autres choix que de la suivre. Néanmoins, ça n’a pas l’aire de les gêner. Poenus n’est pas comme ça, il est vêtu d’un simple T short blanc et d’un jogging en coton de la même couleur.  Il a le crane rasé, est assez grand et athlétique.

-J’ai conscience que tes préparateurs sont un peu lourds mais pour ma part, j’essaie d’être le plus proche de mes clients comme ça je peux analyser leurs altitudes pour adapter au mieux mes vêtement à leur caractère.

- J’imagine que vous voulez connaitre tout mes secrets ?

- Oh pas la peine que tu me donne une liste, je vais me faire une petite idée tout seul.

Il commence à me tourner autour, inspectant les moindres recoins de mon corps.

- Tu es assez musclé, remarque-t-il, tu fais de la lutte ou quelque chose dans le genre ? 

J’esquisse un sourire. S’il a remarqué ce détails alors d’autres le pourront, des sponsors par exemples. Et s’il pense que je sais me battre c’est que certains habitants du Capitole le penserons aussi. Je ne sais pas si c’étais voulu mais Poenus me donne de l’espoir dans ces remarques. Ne reste plus qu’à savoir si mon costume pour la cérémonie d’ouverture me fera lui aussi remarquer.

- Je sais magner la hache et j’aidais mon père à porter les buches à la maison.   

- Je constate en effet. Attends deux secondes, je reviens.

Deux minutes plus tard, le voila qui entre avec une multitude d’accessoires. Il m’aide à enfiler une combinaison puis me demande de fermer les yeux. Je le sens me poser quelque chose sur les épaules, m’enfiler des bottes je crois et me poser quelque chose sur la tête. J’entends ensuite la porte se fermer pour se rouvrir quelques minutes plus tard. Il m'apporte une glace me dit-il. Il me demande ensuite d’ouvrir les yeux ce que je fais et un sentiment de fierté m’envahit aussitôt. Un jeune homme imposant se dresse devant moi, enveloppé dans une combinaison recouverte de feuilles vertes. De massives épaulières en écorces de chênes trônent sur ces épaules et une cape en peau de loup blanc est attachée dans son dos. En regardant plus bas je constate qu’une ceinture de lierre est attachée autour de sa taille et qu’il se tient droit dans une sublime paire de bottes de bucherons. Et pour finir, une magnifique couronne en or surmontée de bois de caribou surplombe sa tête lui donnant une allure majestueuse et un sentiment de puissance. Je ne réalise pas tout de suite que cet homme n’est autre que moi-même. Je suis tout simplement éblouissant.

- Magnifique, je souffle.

- Vous allez être resplendissant ce soir à la parade toi et ta sœur.

- J’imagine.

C’est vrai que, si Iris est aussi bien vêtue, nous serons remarquables mais je crois que je suis un peu sceptique à l’idée de me montrer à tout Panem dans une tenue qui, il est vrai reflète assez bien ma personnalité, mais n’est pas une tenue qui me ressemble. Ce que je veux dire, c’est que je ne me serais jamais habillé ainsi au district sept et que par conséquent ce n’est pas une tenue qui correspond  à mes  habitudes, mon mode de vie et je suis un peu angoissé car dans le fond, je ne suis même pas encore dans l’arène que l’on est déjà en train de me changer en quelqu’un que je ne suis pas vraiment. Un personnage agressif, royal et puissant, c’est l’image que me donne ce costume. Je suis métamorphosé pour le plaisir d’une foule en délire, pour le Capitole. J’ai la vague impression d’être l’un des leurs à présent.

Quelques heures plus tard, je suis devant mon char, deux chevaux d’un blanc éclatant sont attachés à l’avant de mon char, tout fait de bois splendidement sculpté. Iris arrive, elle est munie d’une robe recouverte de feuilles identiques à celles recouvrant ma combinaison, des mêmes bottes et d’épaulières en bois de chêne. Elle n’a ni de cape ni de couronne. Néanmoins ces longs cheveux blonds sont coiffés en deux tresses rattachées derrière sa tête par deux petites fleurs bleues. Ses paupières semblent s’être recouvertes d’écorces. Un diadème en brins de bois est posé sur sa tête. C’est littéralement une enfant de la forêt et je suis son gardien.

- Hey ! Je m’écrie avec le sourire. J’ai bien le droit d’être content, mon styliste a vraiment fait un travail extraordinaire.

- Coucou ! me répond-elle.

- Nos stylistes sont géniaux ! Je tourne la tête et constate que les autres stylistes ne sont pas mal non plus. Les tributs du un sont constellés de joyaux changeant uniformément de couleurs selon l’éclairage. Les tributs du trois sont assez originaux dans leur combinaison fluorescente, les tributs du cinq sont parcourus d’éclairs ce qui les illumine. Remarquables. Néanmoins certains tributs sont pitoyables tels que le couple du six, le district des transports, déguisés en fusée ou les enfants du dix, avec leur casques de taureaux ou encore les tributs du district douze qui ont pour tout accessoires  un simple casque de mineur et une pioche dans les mains. Poenus s’approche de nous.

- Je sais ce que tu regardes Shelk. Oui ils sont beaux mais vous n’avez pas tout vus de votre costume. Il nous tend à chacun une minuscule plaquette avec un petit bouton. Appuyez vers le quart du parcours, nous dit-il.

- On va s’enraciner ? Je plaisante.

- Non, je ne vous dis pas ce qui arrivera car je veux qu’on puisse lire la surprise sur vos visages et qu’on puisse déjà remarquer comment vous réagissez face à une situation inattendue.  

- District un sur votre char ! Appelle une voix d’un hautparleur.

-Ah j’oubliais ! Montrez que vous êtes une équipe.

En gage de réponse, je prends Iris par la main et je lis mes doigts dans les siens. Poenus redresse une dernière fois ma couronne, rajuste nos capes et disparais dans les tribunes afin d’assister à la parade.

-District six sur votre char !

-Ensemble ? Je demande à Iris.

-Ensemble Shelk.

-District sept sur votre char !

Nous obéissons à cette voix en nous positionnons sur notre char et attendons que celui-ci, dirigé par ces chevaux incroyablement bien dressés, démarre sans même l’aide d’un cocher.

Nous démarrons, la foule applaudit fortement lorsque nous faisons surface dans le grand cirque. J’entends les acclamations du public au niveau des chars du district un et cinq, mais j’entends aussi les mêmes acclamations juste à côté de nous. Nous sommes à peine rentrés dans le grand cirque que la foule nous a déjà repérés. J’affiche mon sourire le plus éclatant, nous avons au moins le droit à notre petite heure de gloire avant notre mort. Arrivés au quart du trajet, je fais signe à Iris et nous appuyons ensemble sur le bouton. C’est avec surprise que je vois les feuilles de ma combinaison et de sa robe se détacher pour aller se perdre sur le sentier de la parade. Les feuilles vertes se détachent au fur et à mesure que nous avançons pour laisser place à une disposition identique de feuilles d’érables rouges et ores. Je tourne la tête et constate que les tributs du huit font de grands moulinets avec leurs bras. Je me demande ce qui leur prends lorsque je me rends compte que les feuilles que nous dégageons leur arrivent dans les yeux. La foule s’esclaffe à la vue de cet incident. Je serre alors la main d’Iris et ce simple geste nous fait comprendre les choses que nous ne pouvons se dire avec tout ce bruit de fond. Nous élevons alors nos mains en l’aire tandis que la foule hurle encore plus fort nos noms. Ces gens que je méprise semble nous adorer, ils nous jettent des fleurs, scandent nos noms et la foule qui acclamait au paravent les autres districts n’a plus d’yeux que pour nous. Je prends alors conscience que des milliers de paires d’yeux sont braqués sur nous et que par conséquent le moindre de nos geste ne peux passer inaperçu. Je repense alors aux derniers mots de Poenus « Montrez que vous êtes une équipe ». Iris doit elle aussi s’en être souvenue car elle me regarde et  me souffle des baisers. Alors que nos feuilles sont maintenant toutes parties, je prends le visage de ma petite sœur dans mes mains et l’embrasse sur le front. Je ne romps pas le baiser tout de suite en constatant que c’est l’apogée dans les tribunes. Mes lèvres embrassent la peau de ma petite sœur pendant encore une bonne dizaine de secondes, le temps au public de profiter du spectacle puis je romps le baiser. Je constate alors que nous sommes presque arrivés devant la loge du Président Snow, point d’arrivée de notre parade. Nous nous arrêtons et attendons l’arrivée des derniers chars.

L’hymne nationale de Panem retentie alors, le président apparait à la rambarde de sa loge, toujours vêtu d’une grande veste noire avec sa fidèle rose blanche accrochée sur sa veste, il s’apprête à commencer son discours, attendant que l’hymne se termine. Je regarde les écrans géant qui repassent la parade et je constate que le district sept est pratiquement tout le temps à l’antenne, laissant apparaitre brièvement les autres chars, que pratiquement personne ne remarque. L’hymne prend fin sur un final majestueux et le président Snow entame son discours :

-Bienvenu, sa voix fait écho dans le cirque. Bienvenu. Tributs, nous saluons votre courage et votre sacrifice. Nous nous réunissons ce soir pour célébrer la quarante-deuxième année de nos Hunger Games. Veuillez d’ailleurs applaudir notre nouveau Haut-Juge…Victor Ardera !

Une succession d’applaudissement illustre ce personnage typique du Capitole. Des serpents dorés sont tatoués sur sa peau noire. Des pierres précieuses de ce que je crois être des rubis percent ces oreilles et son crane est rasé d’un coté seulement. Ces yeux inspirent la colère ce qui ne présage rien de bon. Mon dieu, l’arène va être démoniaque je le sens ! Malgré son regard satanique, il s’efforce de sourire de toutes des dents. Il annonce que sa tache sera exécutée de la meilleure manière qu’il soit et que ces jeux seront les meilleurs qu’on ai jamais vus. Je trouve ça ironique puisqu’il répète cette phrase chaque année depuis plus de quarante ans.

La foule toujours en délire réclame un deuxième tour mais le président refuse argumentant que nous, tributs, avons besoin de repos car demain sera assurément une grande journée.

Il lève son bras gauche au ciel et entonne :

-Joyeux Hunger Games, et puisse le sort vous être favorable.

Nos chevaux nous guident droit vers les écuries du centre réservé aux tributs et nous descendons. Notre mentor nous attend applaudissant, accompagné de Poenus et malheureusement de cette chère Ilda.

-Bravo ! C’était du grand spectacle ! Voilà comment vous faire aimer ! s’exclame Marks.

-Vous avez très bien joué le jeu, renchérit Poenus, mais les costumes pour la soirée des interviews feront de vous les favoris du Capitole je peux vous l’assurer. Surtout pour toi Iris, je t’ai confectionné une robe…Il esquisse un grand sourire ce qui me laisse entendre qu’elle sera sublime.

Ilda pleure dans son coin, se mouchant avec un énorme mouchoir violet, signé de ses initiales, I.C.

-Je n’ai jamais rien vu d’aussi sensationnel, sanglote-elle difficilement.

-Oh Ilda ! Vous êtes tellement belle vous aussi ! la réconforte ma sœur avec un air faussement admiratif.

Ilda parait décontenancé de se voir consoler par une tribut de treize ans et seiche tout de suite ses larmes. Elle nous guide jusqu’à l’ascenseur de la tour des tributs. Elle appuie sur le bouton numéro sept et nous montons tous les cinq.

-Un étage par district, nous apprend-elle, votre étage est le sept puisque vous venez du district sept.

Je souris, logique.

Les portes s’ouvrent sur un appartement des plus grandioses. Un grand tapis rouge se déroule à notre entrée, nous laissant découvrir le monde du capitole. Je dois avouer que c’est joli.

Une salle de marbre blanc se dévoile sous mes yeux, une table de verre siège au milieu de la pièce entourée de six chaises rouges éclatante. Le sol est lisse et constitué d’un métal noir. Des fils métalliques argenté s’enlacent tout autour des murs, rappelant le grillage tout autour du district sept. Les tributs sont les prisonniers du Capitole mais ont le luxe d’être prisonniers dans une cage dorée. des tableaux abstraits représentant des formes sphériques où bien des taches de différentes couleurs sont accrochés aux murs. Un de ses tableau attire notamment mon attention. Il représente une tache rouge écarlate sur un fond blanc. Rien de bien original jusqu’à ce que je m’approche et que je sente une odeur de fer. Je me rapproche encore de l’œuvre et je lis en bas, en écriture presque minuscule :

Marks Albanera

Je me rapproche encore u peu jusqu’à toucher la toile. L’odeur métallique se fait ressentir à nouveau. Je comprends alors que ce n’est pas une tache de peinture sur la toile blanche mais bien le sang de mon propre mentor.


26/11/2014
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